Pas moins de 85% des députés présents ont approuvé le texte. Comme dans le passé, les décisions essentielles sur les questions européennes et sur l’euro en particulier ont bénéficié d’un large soutien au Parlement allemand au-delà des frontières partisanes. Mais le résultat clair dissimule de nombreux états d’âme.
Le vote du Bundestag sur l’élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été à l’arrivée conforme aux attentes. Grâce au soutien des sociaux-démocrates et des écologistes dans l’opposition qui appelaient à voter comme les chrétiens-démocrates et les libéraux membres de la coalition d’Angela Merkel pour le texte. Son adoption ne faisait pas de doute. A l’arrivée, jeudi en milieu de journée, le vote nominal était clair : 523 députés ont approuvé le texte, 85 ont voté contre (surtout le groupe parlementaire de la gauche radicale) et trois se sont abstenus.
L’Allemagne, premier contributeur du fonds, voit sa participation passer de 123 à 211 milliards d’euros de garanties. Berlin est le onzième pays de la zone euro sur 17 à approuver cet élargissement du fonds. Le vote de la première puissance européenne n’est donc pas anodin.
Angela Merkel devait toutefois craindre de trop nombreuses défections des députés conservateurs. Si elle n’avait pas obtenu à l’arrivée de majorité propre, le résultat aurait constitué un désaveu pour elle. La chancelière aurait été un peu plus affaiblie alors que sa coalition bat de l’aile à mi-mandat. Mais surtout, le signal donné aux marchés et aux partenaires européens de l’Allemagne aurait été négatif. La crédibilité de la chancelière et de son pays auraient été endommagée.