Après des semaines de polémique, les députés allemands ont finalement adopté à une large majorité le renforcement du FESF, ce jeudi 29 septembre 2011. La chancelière Angela Merkel n’a donc pas eu besoin des voix de l’opposition pour faire passer la loi. L’Allemagne, premier contributeur du FESF, va augmenter sa part de 123 à 211 milliards d’euros de garanties.
Tout comme Berlin, plusieurs autres pays doivent cette semaine donner leur feu vert à l’élargissement de l’enveloppe et des compétences du FESF, afin de lui permettre d’aider la Grèce selon les modalités adoptées par le sommet de la zone euro du 21 juillet dernier. Onze pays parmi les 17 membres de la zone euro ont, d’ores et déjà, dit « oui » à ce fonds de soutien qu’est le FESF.
Racheter de la dette
Il s’agit de la Finlande, de la Belgique, de l’Espagne, de la France, de la Grèce, de l’Irlande, de l’Italie, du Luxembourg, du Portugal, de la Slovénie et de l’Allemagne. L’Autriche devrait dire « oui » vendredi, Chypre la semaine prochaine, l’Estonie, Malte, les Pays-Bas et la Slovaquie au cours du mois d’octobre. C’est dans ces deux derniers pays que cela semble le plus difficile car des partis minoritaires posent de strictes exigences.
Doté d’une capacité financière de 440 milliards d’euros, le FESF a été créé en 2010 pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro. L’extension de ses pouvoirs, prévue par l’accord du 21 juillet, est très attendue. Ce mécanisme va désormais l’autoriser à racheter de la dette déjà émise et soulager ainsi la Banque centrale européenne (BCE).
Augmenter les ressources du FESF
Jusqu’à présent, ce fonds pouvait uniquement prêter de l’argent aux pays attaqués par les spéculateurs. Sa mission : lever de l’argent sur les marchés avec une garantie apportée par l’ensemble des pays de la zone euro. Grâce à sa notation « triple A », ce mécanisme pouvait, en effet, emprunter à des taux très bas, avant d’accorder des crédits aux pays en difficulté à des taux moindres que ceux qu’ils auraient dû payer sur les marchés.
Dans sa nouvelle version, le FESF pourra également accorder aux Etats des lignes de crédits préventives comme le fait le FMI, ou prêter de l’argent à des pays pour qu’ils recapitalisent leurs banques. Pour augmenter l’effet de levier du FESF, plusieurs voix s’élèvent désormais pour demander une augmentation de ses ressources financières. Du côté des Européens, l’Allemagne y est très réticente mais l’idée commence à faire son chemin. Les Etats-Unis, eux, pressent les Européens d’étendre leurs ressources financières. Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a réitéré son appel à l’occasion des réunions du FMI et du G20 à Washington le week-end dernier.