Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Malgré, ou peut-être à cause des négociations désormais reconnues entre l’Etat turc et la direction de la rébellion kurde, la Turquie est en état d’alerte maximale. L’attentat d’Ankara mardi 20 septembre fait craindre une nouvelle campagne de terreur aveugle dans les grandes villes. A Diyarbakir, on recherche un possible véhicule piégé et à Bodrum, on vient d’arrêter un homme qui préparait un attentat à la bombe.
Parallèlement, dans l’est, attaques et affrontements sont quotidiens. Ainsi hier, deux attaques à Gevas et Bitlis n’ont heureusement fait aucune victime, mais jeudi une bombe avait tué deux policiers à Diyarbakir et des combats ont fait deux morts à Van. Mercredi, l’attaque d’une école de police s’était soldée par la perte d’un aspirant, alors que la veille, jour de l’attentat d’Ankara, quatre civils avaient trouvé la mort dans l’attaque de leur voiture à Siirt, déjà. Dimanche, un soldat était décédé à Bingöl lors d’affrontements avec des rebelles armés. Et la semaine précédente avait connu le même niveau de violences et de victimes.
L’armée turque, qui bombarde depuis 3 semaines le nord de l’Irak, semble impuissante à contenir cette recrudescence, tout comme la police qui elle aussi arrête à tour de bras dans les milieux kurdes. Le moment de négocier semble vraiment venu.