Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Des foules enthousiastes à Berlin, Erfurt et Fribourg, tout cela n’a pas changé les relations difficiles entre les Allemands et leur pape.
En Allemagne, le pape n’a pas dévié de sa ligne jugée trop conservatrice par une importante partie de la population, notamment par les protestants, qui représentent un tiers des Allemands. Mais même au sein de l’Eglise catholique, un important courant attend de Rome une inflexion vers la modernité.
«"Papa locuta causa finita", ce proverbe qui veut que "quand le pape a tranché, le débat est clos", les catholiques allemands n’en veulent plus », estime le rédacteur en chef d’une revue catholique éditée par l’archevêché de Fribourg.
Les catholiques allemands attendent une avancée de Rome sur la question des divorcés remariés, du rôle des femmes dans l’Eglise ou de l’homosexualité, avec, en toile de fond, un débat nouveau : « Faudrait-il plus de séparation entre les églises et l’Etat, en République fédérale, un pays où le fisc collecte l’impôt religieux versé par les fidèles, et où les écoles publiques dispensent des cours de religion ? »
L’Eglise catholique allemande est plus rebelle que ses homologues françaises, italiennes ou espagnoles. En Allemagne, le pape a rappelé les fidèles à l’ordre.