Avec notre envoyée spéciale,
Une Europe en danger pour certains, le défi le plus grave de cette génération pour d’autres. Tous semblent d’accord pour souligner la gravité de la situation. En revanche, les remèdes à appliquer pour sortir de cette crise ne font pas l’unanimité.
Certains eurodéputés ont évoqué ouvertement ce matin une sortie de la Grèce de la zone euro comme unique possibilité pour rétablir la confiance sur les marchés. Selon Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires monétaires, cette décision ne serait pas sans conséquence : « Une sortie de la Grèce de la zone euro entraînerait des coûts dramatiques sur le plan économique, social, politique, non seulement pour la Grèce mais aussi pour tous les autres États de l’Union européenne, ainsi que pour nos partenaires mondiaux ».
Selon l’eurodéputée grecque socialiste, Anni Podimata, les réformes structurelles en cours dans son pays ne peuvent pas avoir d’effet immédiat : « On a pu réduire notre déficit budgétaire de 5,5% en 2010. Les Grecs ont besoin qu’on leur donne du temps pour changer les faiblesses qu’on a eues dans ce pays pendant des années et des décennies ».
Autre divergence au sein de l’hémicycle, l’option des euro-obligations. Cette technique, qui permettrait une mutualisation des dettes européennes, ne représente pas pour tous la solution miracle.
Les euro-obligations sont refusées par le gouvernement allemand, qui y voit le risque d'encourager le laxisme des pays affichant de lourds déficits. La France n'y est pas opposée mais l'exclut dans l'immédiat. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a cependant réaffirmé qu'il allait proposer prochainement une étude sur les euro-obligations.