L'embargo est effectif immédiatement, mais, à la demande de l'Italie, un gros client de la Syrie, il n'entrera en vigueur que le 15 novembre prochain pour les contrats en cours. En revanche, il a été décidé de différer la décision de sanctions supplémentaires interdisant tout investissement européen dans le secteur pétrolier syrien.
Cette éventualité reste à l'étude mais les Vingt-Sept se laissent de la marge au cas où un nouveau tour de vis serait nécessaire.
Ces sanctions devraient frapper la Syrie au coeur de son économie et le dispositif a de fortes chances de porter ses fruits car l'Europe est le principal acheteur de pétrole syrien. La France, l'Allemagne et l'Italie lui achètent 95% de sa production, des ventes qui représentent plus du tiers des recettes de l'Etat arabe.
La Syrie est un tout petit pays producteur de pétrole, elle se situe au 55 ème rang mondial, mais sans son pétrole, la demande va augmenter auprès des autres pays producteurs, ce qui risque de faire grimper les prix à la pompe dans les prochaines semaines.
Sur le terrain, pas d'évolution. Les sanctions économiques ne semblent pas arrêter la répression en Syrie. Selon les organisations des droits de l'homme, au moins seize personnes ont trouvé la mort sous les balles des forces de sécurité selon les militants des droits de l'homme. Des dizaines de milliers de manifestants ont à nouveau bravé hier les autorités et défilé contre le régime du président Assad. La population semble prête à payer le prix fort pour faire entendre ses revendications. C'est ce que pense Moussab Azzawi, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG basée à Londres.
Selon l'ONU, au moins 2.200 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement en mars dernier.