RSF dénonce la collaboration de BlackBerry avec la police britannique

Reporters sans Frontières (RSF) s’inquiète dans un communiqué, diffusé le vendredi 12 août 2011, de la collaboration de BlackBerry avec la police britannique. Les téléphones portables sont soupçonnés d’avoir joué un rôle important dans les émeutes de cette semaine, permettant aux casseurs de converser entre eux par la messagerie instantanée cryptée. Et, à la demande de David Cameron, le Premier ministre, le fabriquant de mobile a annoncé son intention de collaborer avec la police. Mais pour l’organisation de défense des journalistes, c’est une menace pour la protection de la vie privée.

Montrée du doigt lors des émeutes, la direction de BlackBerry a rapidement annoncé son intention de collaborer pleinement avec les policiers britanniques. Il s’agirait de mettre à disposition des forces de l’ordre les messages cryptés que se sont envoyés les émeutiers, via leurs messageries personnelles, pour organiser leurs actions.

Un geste du fabriquant de téléphones portables qui s’inscrit dans l’énorme campagne de délation qui agite désormais la Grande-Bretagne. Suite à ces nuits d’émeutes, les autorités tentent d’inciter par tous les moyens les Anglais à dénoncer les fauteurs de trouble.

Un climat que dénonce l’organisation Reporter sans Frontières dans son communiqué mettant en avant la protection de la vie privée. « Quelles seront les conséquences de cette coopération sur le respect de la vie privée des utilisateurs des BlackBerry, et sur leur droit à échanger de l'information librement sans contrôle ni entrave ? », s’interroge RSF.

« Auxiliaire des forces de l’ordre »

BlackBerry n’est pas le seul motif d’inquiétude pour RSF. L’organisation de défense de la presse dénonce aussi les demandes faites par David Cameron aux médias britanniques. Le Premier ministre a notamment sollicité les chaînes de télévision pour qu’elles remettent « les rush sur les émeutes à la police ».

Pour RSF, la presse risque alors de devenir un « auxiliaire des forces de l’ordre ». « Si la transmission de données est suivie d'arrestations, il conviendra de s'interroger sur la validité des preuves fournies, et la légalité de leur acquisition », ajoute encore l’organisation.

Partager :