La population britannique mobilisée contre les casseurs

Les autorités britanniques mettent la pression sur les casseurs après les émeutes de cette semaine. David Cameron a appelé l’ancien chef de la police new-yorkaise, Bill Bratton, pour lui demander conseil. Le Premier ministre britannique a déclaré que les émeutiers devaient être exclus de leur logement social et une pétition sur internet, demandant à ce que les casseurs soient privés de leurs droits sociaux, a même recueilli 160 000 signatures. Une initiative symptomatique de la colère des Britanniques après les journées de violence et alors que le pouvoir conservateur appelle les citoyens à la délation.

Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss

A Birmingham, les gens applaudissent quand ils voient passer une voiture de police dans la rue. Dans le centre-ville, la police a installé ce qu’elle appelle « un digi van », une fourgonnette avec un écran de 6 m² qui montre en boucle 50 images de casseurs prises par les caméras de vidéosurveillance des magasins pillés.

A Manchester, des « digi van » roulent dans les quartiers. Les photos des casseurs sont aussi montrées sur des écrans géants sur la plus grande place de la ville. « Nous sommes, dit la police, inondés de messages de soutien ». Dixon, une chaîne de magasins d’électronique, a créé un fonds de plus de 50 000 euros pour récompenser ceux qui rapportent des appareils volés.

A Londres aussi, des fourgons de police patrouillent avec des posters de l’organisation non-gouvernementale, Crime Stoppers, qui appelle à dénoncer les criminels. La délation des malfaiteurs est acceptée en Angleterre comme un devoir civique.

Le journal Daily Mirror publie ce matin en première page la photo d’une mère qui a dénoncé sa fille de 18 ans à la police. Elle lance un appel aux parents de casseurs : « dénoncez votre enfant, ça fait mal mais c’est ce qu’il faut faire ».

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