Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a sollicité de l’Otan une enquête pour vérifier pourquoi un de ses navires qui se trouvait dans les eaux libyennes, non loin de l’embarcation à la dérive, n’a pas porté secours aux naufragés. Franco Frattini demande aussi une discussion sur la base des résolutions des Nations unies de 1972 et 1973, afin que l’Otan puisse systématiquement porter secours aux bateaux de migrants qui fuient des pays en guerre et se trouvent en danger de mort.
La porte-parole de l’Otan Carmen Romero reconnaît que l’Italie a bien envoyé une demande d’aide, mais elle précise que Rome a peu après averti l’Organisation de sa propre intervention, avec quatre vedettes et des hélicoptères. De fait, après l’alerte lancée par un remorqueur chypriote qui a jeté des chaloupes et des bouées de sauvetage, puis s’est éloigné parce que trop de naufragés tentaient de monter à bord, c’est l’Italie qui a pris la situation en main.
Concernant les passagers morts de faim, de soif ou d’épuisement, plusieurs rescapés parlent de dizaines et de dizaines de corps jetés à la mer. Jusqu’à présent, un seul a été récupéré par les gardes-côtes italiens.