Avec notre correspondant à Belfast, Hervé Amoric
Calme dans la journée, émeutes en soirée. C’est à ce rythme que vit l’Irlande du Nord au moment des marches protestantes de l‘été. Le 12 juillet, près de cent mille fidèles de l’ordre d’Orange défilent pour célébrer une victoire protestante vieille de trois siècles.
Mais dans les quartiers populaires catholiques, ces marches sont considérées comme une provocation, un triomphe de l’identité adverse.
Ce fut le cas dans les quartiers nord de Belfast, comme à Ardoyne, point de confrontation habituel entre les deux communautés qui a mis le feu aux poudres. Puis dans d’autres fiefs catholiques nord-irlandais, le même scénario s’est répété : de jeunes républicains, certains âgés d’une dizaine d’années seulement lancent pavés et cocktails Molotov sur la police qui riposte par des rafales de balles en plastique et ouvre les vannes du canon à eau.
Les quartiers défavorisés ont toujours été le théâtre de violences, la réconciliation y est d’une lenteur démoralisante. C’est là, dans les quartiers défavorisés que se dresse désormais le plus grand défi pour un processus de paix qui jusqu’ici, a su traverser les crises politiques.