Avec notre envoyée spéciale à Minsk, Anastasia Becchio
Comme tous les soirs, Galina est venue devant la cathédrale catholique de Minsk pour échanger les dernières informations avec des mères et des proches de détenus politiques. Son amie a été arrêtée dimanche parce qu’elle s’est interposée entre son fils et les forces de l’ordre. Elle a été libérée hier soir mais devra s’acquitter d’une lourde amende. D’autres vont passer les sept ou dix prochains jours en prison pour avoir tout simplement applaudi.
« Peu à peu, ils serrent les boulons »
« C’est considéré comme un crime grave à l’égard du gouvernement, puisqu’ils condamnent les gens à des peines de prison, témoigne Galina. Et pourtant, selon notre législation, ça n’est pas une manifestation. Parce que pour une manifestation, je suis désolée, il faut des slogans. Alors que là, les gens se tiennent debout et ils applaudissent. Et il est très difficile de faire la distinction entre ceux qui font les magasins, ceux qui sont là par hasard et ceux qui sont venus protester. On nous enlève tous nos droits. Peu à peu, ils serrent les boulons. Bien sûr, tout cela nous fait peur. »
Les procès à la chaîne vont se poursuivre dans les jours qui viennent à Minsk. Selon les défenseurs des droits de l’homme biélorusses, 400 personnes ont été violemment interpellées dimanche, dont plus de 200 dans la capitale.