Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Retourne-t-on vers des élections législatives anticipée en Turquie ? C’est la question qui agite le landerneau politique local, après le nouveau coup de tonnerre du Haut conseil électoral.
La décision des juges fait suite à un premier verdict d’interdiction de candidature prononcé à une semaine du scrutin du 12 juin dernier à l’encontre de six députés indépendants, mais soutenus par la formation pro-kurde BDP, dont Hatip Dicle.
Face au tollé soulevé alors, et dans l’urgence, le Conseil était revenu sur sa décision, et avait levé ces interdictions, laissant Hatip Dicle être élu en toute régularité. Mais les Juges expliquent aujourd’hui ne l’avoir laissé sur les listes électorales que par manque de temps, alors qu’en fait, son casier judiciaire n’étant pas vierge, il ne remplissait pas les conditions nécessaires, d’où le retrait à posteriori de son mandat électif annoncé mardi soir.
Le BDP, qui a soutenu les 36 candidats indépendants élus dans l’espoir de former un groupe parlementaire, appelle ses poulains à ne pas prêter serment, et donc à laisser vides leurs sièges au Parlement. Ce qui pourrait nécessiter de convoquer un nouveau scrutin et susciter de nouvelles tensions entre la mouvance kurde et le reste de la classe politique.