Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le parti au pouvoir, AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi, Parti de la justice et du développement) devrait approcher les 50% de voix exprimées et être donc reconduit. C'est une première : jamais en Turquie un parti n’avait remporté trois scrutins de suite.
Face à lui, le parti social démocrate CHP (Cumhuryiyet Halk Partisi, Parti républicain du peuple) devrait faire un score quasiment de moitié, alors que les ultranationalistes risquent de ne pas être sélectionnés au Parlement, s’ils n’obtiennent pas 10% des voix.
En revanche, les Kurdes, qui se présentent en indépendants, devraient battre un record historique avec près de 30 élus.
Mais le scrutin de ce 12 juin est aussi une consultation historique car pour la première fois dans l’histoire de ce pays, un parti impose à ses représentants de ne pas briguer un quatrième mandat. C’est notamment le cas pour le Premier ministre sortant Tayyip Erdogan dont ce sera le dernier terme à ce poste.
Et enfin, dernière originalité de cette élection, elle va déboucher sur une nouvelle Constitution rédigée par des civils qui amènera un changement de régime. Le pays passera au régime présidentiel et le prochain chef de l’État sera élu au suffrage universel, encore une première.
Pour obtenir une représentation au Parlement, un parti doit obtenir au moins 10% des voix sur le plan national, un des seuils les plus élevés du monde, qui écarte les petites formations.
L'AKP au pouvoir depuis 2002, est né d'une formation islamiste, le Parti de la Vertu (Fazilet), lui-même issu du Parti de la prospérité (Refah). Le Fazilet a été interdit en 1998. Souvent mis en cause pour ses prises de position religieuse, l'AKP se défend d'être un parti conservateur.
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À consulter :
Turquie : Le paysage politique. Bibliomonde.