Avec notre envoyé spécial à Athènes,
Pour Georges Papandréou, il s’agit d’un vote d’étape. En effet, à la fin du mois, il devra revenir devant le Parlement pour le convaincre de voter un nouveau plan d’austérité, nécessaire pour obtenir de nouveaux prêts promis par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.
Or, il risquait de perdre ce vote à cause d’une fronde d’une trentaine des députés de son propre parti, le Pasok. Ceux-ci étaient opposés à des nouvelles mesures de rigueur. Papandréou les a mis dans une situation délicate. Obligés de voter la confiance au gouvernement pour ne pas faire perdre le pouvoir à leur parti, ils se seraient ridiculisés politiquement s’ils n’accordaient pas leur soutien au même gouvernement quelques jours plus tard.
L’annonce du résultat du vote de confiance a suscité la colère de plusieurs milliers de manifestants rassemblés devant le Parlement, qui l’ont accueilli en qualifiant les députés de « traîtres » et en leur adressant les gestes qui expriment traditionnellement en Grèce le plus profond mépris.
Il s’agit de mains tournées vers l’adversaire du côté de leur surface intérieure et avec les cinq doigts positionnés bien distinctement. L’origine de ce geste serait religieuse, et le degré de mépris et de répugnance qu’il exprime est tel qu’il faut bien faire attention quand on veut montrer le chiffre « 5 » avec une main à un Grec, pour le faire en tournant toujours vers lui le côté extérieure de la main. Mais les mains levées à la place Syntagma au moment de l’annonce du résultat de vote étaient toutes tournées vers le parlement du côté intérieur…