Comment sauver la Grèce de la faillite ?

Le plan de rigueur budgétaire doit être voté dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 juin 2011 par le Parlement grec. L’adoption de ce plan est la condition posée par le Fonds monétaire internationale et l’Union européenne pour débloquer une aide financière pour Athènes.

L’Union européenne devrait accélérer le versement des fonds structurels, soit près d’un milliard d’euros, à la Grèce pour l’aider à redresser son économie, a estimé, mardi, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Saluant le courage du Premier ministre socialiste grec, José Manuel Barroso a appelé l'opposition en Grèce à faire un effort de « consensus national » pour soutenir le programme d'austérité réclamé par l'UE.

L’enjeu est de taille. Le Premier ministre grec Georges Papandréou doit, en effet, convaincre les élus de voter « la confiance » à son plan de rigueur budgétaire. Avec une dette publique de quelque 340 milliards d'euros, soit l'équivalent de 150% de son produit intérieur brut, Athènes n'a pas d'autres choix que la rigueur.

Au bord du défaut de paiement

Avec ces nouvelles mesures, qui s’accompagnent d’économies budgétaires et d’augmentation de taxes, la Grèce espère obtenir le feu vert au versement de la cinquième tranche d’aide (12 milliards d’euros) sur les 110 milliards accordés en mai 2010 par l’UE, la BCE et le FMI aux pays en difficulté. Si Athènes n'obtient pas ces 12 milliards d'ici à la mi-juillet, le pays sera dans l’incapacité d’honorer ses dettes.

Un défaut de paiement d’Athènes aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de la zone euro. Le syndrome de la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008 à l’origine de la crise financière mondiale est dans toutes les têtes. C’est pourquoi les marchés sont convaincus que les dirigeants européens feront tout aider la Grèce. L’objectif désormais, c'est de restructurer la dette grecque, sans qu'on parle de « défaut de paiement ». Le moyen, c'est d'obliger les créanciers privés, en premier lieu, les banques à payer.

Une participation « volontaire » du secteur privé

Certains pays, au premier desquels l'Allemagne, veulent ainsi obliger les investisseurs privés détenant des obligations souveraines grecques à allonger de sept ans leur durée. Immédiatement, les investisseurs qui se croyaient à l’abri jusqu’en 2013, ont paniqué sur les marchés. Pour leur part, les banques allemandes qui détiennent quelque 10 milliards d’euros d’obligations souveraines grecques se font prier. Elles réclament notamment des contreparties en échange de leur participation. Après le secteur bancaire français, les banques allemandes sont, en effet, les principaux créanciers privés de l’Etat grec. Une contribution qui pourra qu’être « volontaire », a précisé l’Eurogroupe.

L’autre option proposée par la Banque centrale européenne est d’obliger les banques à racheter les obligations souveraines grecques qu’elles détiennent, quand elles arrivent à échéance. Reste que ce roll-over de la dette envisagée par la BCE est mal perçu par les agences de notations. Standard and Poors et Fitch ont d’ores et déjà annoncé qu’elles considéraient que la Grèce serait de fait en situation de défaut de paiement si cette option était retenue.

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