Avec notre envoyé spécial à Athènes,
Le chef du gouvernement grec, Georges Papandréou, bat des records d’impopularité et, pour les manifestants qui campent depuis trois semaines devant le Parlement, demander le vote de confiance frôle la provocation. Mais le Parti socialiste de Papandréou, le Pasok, dispose d’une majorité de cinq sièges au Parlement, une majorité courte, mais suffisante pour obtenir le vote de confiance.
Il est difficilement imaginable, malgré toutes les frondes et querelles internes au Pasok, qu'un groupe de députés décide de voter contre et provoque ainsi la démission de leur propre gouvernement. D’ailleurs, en demandant le vote de confiance, Georges Papandréou compte discipliner ses parlementaires avant un autre vote crucial à la fin du mois : celui sur les très impopulaires mesures de rigueur budgétaire. Une trentaine de députés de Pasok y sont hostiles, mais il leur sera politiquement très difficile de s’abstenir ou de voter contre, juste après avoir soutenu le vote de confiance au gouvernement.
Or, Georges Papandréou ne peut pas compter sur une coopération de l’opposition dans l’esprit d’unité nationale face au désastre national. En effet, celle-ci laisse pour l’instant clairement entendre qu’elle veut tout simplement prendre le pouvoir toute seule et n’attend qu’une chose : que le Premier ministre trébuche sur les dissensions au sein de son propre parti.
Un soutien encore plus inexistant dans l’opinion publique. Son plan d’austérité a été accueilli soit avec résignation et désespoir, soit avec colère. Et celle-ci est très visible dans les grandes villes, surtout à Athènes, où le mouvement des « Indignés » occupe la place Syntagma devant le Parlement depuis trois semaines et y organise régulièrement les manifestations qui rassemblent des milliers des Grecs très remontés contre la classe politique en sa totalité.
La prochaine manifestation est d’ailleurs annoncée pour ce soir et risque de mobiliser beaucoup de monde. Au moment du vote de confiance au gouvernement, les manifestants voudront montrer à quel point celui-ci n'a pas la confiance de sa propre population. Si Papandréou reculait -ce qui est pratiquement exclu-, la zone euro serait sérieusement menacée. Mais, à ce que l’on peut voir et entendre sur la place Syntagma, les protestataires ne semblent pas trop s’en soucier.