Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Pas un seul geste de la main, pas une déclaration à la presse, le président du Conseil est apparu bien sombre. Pourtant tout semble jouer en sa faveur dans ce procès. Rappelons que Silvio Berlusconi est soupçonné d’avoir offert 600 000 dollars à son ancien avocat britannique, David Mills, pour deux faux témoignages dans le cadre de procédures impliquant sa holding Fininvest à la fin des années 90.
Tout semble jouer en sa faveur pour une question de temps gagné. Le tribunal a renvoyé le procès au 18 juillet, les témoins de l’accusation ne pouvant être entendus avant cette date. Et la défense a été autorisée à faire comparaitre ses propres témoins, une fois que tous ceux de l’accusation auront été entendus.
Cela fait sauter quatre séances, si bien que le risque de ne pas parvenir à un jugement avant la date de prescription fixée au 12 janvier 2012 augmente.
On attendait donc un Silvio Berlusconi plus détendu. Mais il devait penser avant tout à ses alliés de la Ligue du Nord. Lassé des échecs répétés, ce parti s’apprête à l’occasion de son assemblée annuelle à Pontida, dans le nord du pays, à réclamer des changements urgents, notamment une reforme fiscale, sous peine de briser l’alliance.