On croyait le désaccord réglé. Vendredi à Berlin, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sont convenus que les créanciers privés de la Grèce pourraient sur une base volontaire participer au deuxième plan d'aide à la Grèce. Mais samedi, devant les délégués de son parti Angela Merkel est revenue à la charge souhaitant que cette participation des banques et assureurs soit volontaire certes, mais « substantielle », c'est-à-dire tout sauf symbolique.
De son côté le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, juge que l'insistance allemande à impliquer les créanciers privés pour des raisons de politique intérieure risque au bout du compte d'augmenter le coût du deuxième plan d'aide à la Grèce. Celui qui est également Premier ministre du Luxembourg est inquiet de ce que l'Union européenne apparaît comme le « Père fouettard » dans cette crise et s'attire l'hostilité croissante des populations soumises aux cures d'austérité. Il préconise qu'en plus des prêts accordés à la Grèce, l'Union européenne prenne également sur son budget pour aider au redressement économique et social du pays.
Rendez-vous dimanche soir à Luxembourg
Une chose est sûre : il faut aplanir les différends et trouver une solution rapide à la crise de la dette grecque si l'on ne veut pas risquer la contagion à l'ensemble de la zone euro, en commençant par les pays les plus faibles. A Luxembourg, les ministres des Finances vont donc discuter de ce deuxième plan d'aide à la Grèce dans l'objectif de parvenir à un accord lors de leur prochaine réunion le 11 juillet.
Ce nouveau plan de soutien ferait suite au prêt de 110 milliards d'euros accordé l'année dernière à la Grèce par l'Union européenne et le FMI. Il devrait atteindre 100 milliards d'euros pour éviter que la Grèce soit acculée au défaut de paiement faute de rembourser les emprunts parvenus à échéance.