La Grèce dans l'attente d'un nouveau gouvernement

Au lendemain d’imposantes manifestations en Grèce contre le plan d’austérité voulu par le FMI et l’Union européenne pour consentir un nouveau prêt au pays, Georges Papandréou, le Premier ministre grec, a tenté sans succès d’obtenir le soutien de la droite pour mener à bien son projet. Il doit annoncer ce jeudi 16 juin 2011 la composition d'un nouveau  gouvernement.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

La nouvelle est tombée tard dans la soirée du 15 juin, par le biais d’une déclaration solennelle du Premier ministre Georges Papandréou. Le gouvernement va être remanié, et le Premier ministre demandera dans la foulée dès ce jeudi 16 juin 2011 un vote de confiance du Parlement.

L’ampleur du changement risque d’être assez réduite, car le Premier ministre a échoué à former un gouvernement d’union nationale. L’opposition de droite du parti Nouvelle Démocratie avait posé certaines conditions pour s’allier au Pasok, le parti au pouvoir. Il demandait le départ de Papandreou lui-même, et la convocation d’élections anticipées.

Ces conditions ont été jugées inacceptables, et c’est donc seul que le Pasok continue, avec une majorité de plus en plus faible, en raison de défections au sein même du parti. Le Pasok ne dispose désormais que de 155 députés sur 300 à l’Assemblée nationale grecque.

Pas de grands changements à attendre

Pour l’instant, les Grecs attendent de voir quelle sera la composition de ce nouveau gouvernement. Mais il est fort probable que le changement ne répondra pas aux attentes de la rue. Ce 16 juin, les commentateurs politiques font toutes sortes de pronostics. Ils parlent du départ probable du ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, l’un des personnages-clé du gouvernement, et d’un départ du très impopulaire Théodore Pangalos, chef adjoint du gouvernement.

Un gouvernement resserré est évoqué avec moins de secrétaires d’Etat, mais surtout, on se demande quels seront les nouveaux noms. L’attitude d’Antonis Samaras, le leader de l’opposition, est par ailleurs vivement critiquée. Beaucoup s’interrogent sur le but de ce bras de fer.

Un journaliste sur le plateau de la chaîne Net, déclarait ce matin du 16 juin : « Je ne suis pas du tout optimiste. Le gouvernement, même remanié, ne gagnera pas la confiance des Grecs ». Autrement dit, le gouvernement a les mains liées de toute façon, dans les négociations avec le Fonds monétaire international et l’Union européenne. Ce qui se passe en Grèce dépasse les affaires intérieures du pays.

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