Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
En temps normal, les tomates, salades et autres concombres vendus sur le marché de la gare de Kiev à Moscou viennent en grande partie d’Europe. Mais depuis l’embargo, les vendeurs affichent une autre provenance comme l’Azerbaïdjan ou l’Ouzbékistan. Les Pays-Bas sont l’un des plus gros exportateurs de légumes vers la Russie. Les ventes annuelles dépassent les 150 millions d'euros.
Pour le secrétaire d'Etat néerlandais à l'Agriculture Henk Bleker, il est donc urgent de faire revenir les produits européens sur les étals russes. « En cette période de l’année, juin, juillet, les exportations sont en général au plus haut. Il s’agit d’une question très importante pour la société néerlandaise, parce que cela touche environ 300 000 personnes qui travaillent dans ce secteur en Hollande ».
La Russie aussi aurait intérêt à lever l’embargo pour éviter une envolée des prix : c’est en tout cas l’avis de cet exportateur de fruits et légumes néerlandais, Serge Siniakov. « Ca n’est pas encore la saison des légumes russes et la production d’Ouzbékistan et d’Azerbaïdjan a toujours été beaucoup plus chère que la production européenne ».
Pour autant, la Russie ne se montre pas pressée de lever l’embargo rapidement. Les consultations vont se poursuivre à Moscou. La question sera également soulevée à Nijni-Novgorod, lors du sommet Union européenne-Russie qui débute ce jeudi.