Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
Deux ministères à Berlin, trois instituts fédéraux, trente-deux structures au niveau des régions sans oublier les villes et les cantons. Les acteurs chargés de faire face à une crise sanitaire en Allemagne sont légion, fédéralisme oblige. L’opposition, mais aussi le patron du syndicat de la police, réclament une structure centralisée.
Mais la création d’une super police en charge des épidémies ne séduit pas tous les experts qui parlent de populisme. Ils évoquent des précédents avec des structures centrales devenues des monstres bureaucratiques trop peu flexibles.
Les médias et les consommateurs s’impatientent. Ils se demandent pourquoi il n’est pas possible de savoir d’où vient l’épidémie. La réponse du président de l’Institut fédéral chargé de l’analyse des risques ne va pas les calmer. Il affirme : « C’est tout à fait normal qu’on ne trouve rien ». Et l’intéressé de rappeler que cela fut déjà le cas dans le passé lors de crises similaires.
Autre critique : les autorités ont-elles eu tort de trop vite montrer du doigt certains produits avant de disposer de preuves scientifiques tangibles ? Les experts se défendent. En cas d’épidémie mortelle, la santé des consommateurs doit l’emporter pour eux sur les intérêts économiques.