Avec notre envoyé spécial à La Haye, Pierre Benazet
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est le premier tribunal à avoir inculpé un chef d’Etat en exercice Slobodan Milosevic. Il a ouvert la voie à la création d’autres tribunaux spéciaux pour le Cambodge, la Sierra Léone, le Liban, le Rwanda, puis à la Cour pénale internationale, toutes instances qui elles aussi ont émis ou émettront des inculpations de dirigeants.
« L’arrestation a une importance politique au-delà du dossier Ratko Mladic, explique Serge Brammertz, procureur du TPIY. L’arrestation de Mladic aujourd’hui donne le signal clair et fort qu’il n’y a plus de place pour l’impunité et que, tôt ou tard, ceux poursuivis pour des crimes de guerre, pour les génocides, pour des crimes contre l’humanité, doivent faire face à la justice. Donc je comprends tout à fait que cela est aussi un signal fort par rapport à d’autres fugitifs recherchés par d’autres tribunaux. »
Le travail du TPIY n’est pas fini pour autant puisqu’il reste encore à juger Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ce qu’attendent les victimes depuis près de vingt ans pour certaines. Et si la page Bosnie est en passe de se tourner avec l’arrestation de Ratko Mladic, il reste la Croatie puisqu’un dernier fugitif est encore en liberté : Goran Hadzic, ancien président de la Krajina serbe en Slavonie orientale.