Le procès Mladic, l’une des dernières missions du TPIY

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic se présentera, vendredi 3 juin 2011, pour la première fois devant les juges du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) qui lui demanderont s'il plaide coupable ou non coupable des onze chefs d'accusation qui ont été retenus contre lui. Ratko Mladic est accusé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. Avec son arrestation et son transfert à la Haye, le TPIY s'achemine vers la fin de sa mission. Et ce tribunal aura marqué l'histoire de la justice internationale.

Avec notre envoyé spécial à La Haye, Pierre Benazet

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est le premier tribunal à avoir inculpé un chef d’Etat en exercice Slobodan Milosevic. Il a ouvert la voie à la création d’autres tribunaux spéciaux pour le Cambodge, la Sierra Léone, le Liban, le Rwanda, puis à la Cour pénale internationale, toutes instances qui elles aussi ont émis ou émettront des inculpations de dirigeants.

« L’arrestation a une importance politique au-delà du dossier Ratko Mladic, explique Serge Brammertz, procureur du TPIY. L’arrestation de Mladic aujourd’hui donne le signal clair et fort qu’il n’y a plus de place pour l’impunité et que, tôt ou tard, ceux poursuivis pour des crimes de guerre, pour les génocides, pour des crimes contre l’humanité, doivent faire face à la justice. Donc je comprends tout à fait que cela est aussi un signal fort par rapport à d’autres fugitifs recherchés par d’autres tribunaux. »

Le travail du TPIY n’est pas fini pour autant puisqu’il reste encore à juger Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ce qu’attendent les victimes depuis près de vingt ans pour certaines. Et si la page Bosnie est en passe de se tourner avec l’arrestation de Ratko Mladic, il reste la Croatie puisqu’un dernier fugitif est encore en liberté : Goran Hadzic, ancien président de la Krajina serbe en Slavonie orientale.

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