Le chef de la diplomatie du Kosovo: «la Serbie devrait enfin accepter notre indépendance»

L'Union européenne a applaudi des deux mains l'arrestation de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, tout comme elle a salué son transfert rapide vers le TPIY à La Haye. Cette nouvelle volonté de Belgrade de coopérer avec les instances internationales pourrait même ouvrir la voie vers une future adhésion de la Serbie à l'Union européenne. Mais le Kosovo, cette ex-République serbe, met en garde contre toute ouverture de négociation d'adhésion - tant que Belgrade refuse de reconnaitre la République kosovare. Le ministre kosovar des Affaires étrangères Enver Hoxhaj, était ce mercredi 1er juin 2011 en visite à Paris pour plaider sa cause.

Avoir livré Ratko Mladic au Tribunal de La Haye - c'est certes une étape importante sur le chemin de la Serbie vers l'Union européenne. Mais cela reste insuffisant, en tout cas aux yeux des Kosovars qui n'espèrent qu'une chose : que les Serbes tournent la page de la guerre - cette guerre qu'ils ont mené contre la majorité albanaise du Kosovo dans les années 90. Pristina réclame la reconnaissance du Kosovo, qui s'est déclaré indépendante de la Serbie en 2008.

« Nous pensons que la Serbie devrait enfin accepter notre indépendance et se rendre à l'évidence. Nous deux pays devraient travailler ensemble pour que tous les deux puissent un jour rentrer dans l'Union européenne. Si les Serbes ne l'acceptent pas et n'entretiennent pas de bonnes relations avec leurs voisins, il leur sera impossible d'adhérer à l'Europe. Je ne pense pas que l'Europe puisse accepter l'adhésion d'un pays qui a de nombreux problèmes et conflits avec d'autres Etats de la région. Le moment est venu pour la diplomatie européenne. L'Europe doit faire plus de pression - les citoyens de la Serbie, du Kosovo et dans toute la région en profiteront. », a déclaré le ministre kosovar des Affaires étrangères Enver Hoxhaj, lors d’une conférence de presse à Paris.

Le chef de la diplomatie kosovare compte sur le soutien de la France et d'autres pays européens pour convaincre les Serbes à ouvrir le chapitre de la réconciliation avec le Kosovo. Le dialogue entre Pristina et Belgrade est établi, mais n'a encore donné aucun résultat.

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