Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Mardi a été une journée mouvementée qui a commencé par un symbole. Ratko Mladic avait demandé dès son arrestation à pouvoir se rendre sur la tombe de sa fille, Anna, morte en 1994 d’un suicide. Et lundi matin, très tôt, à 6h30 (heure locale), un convoi de véhicules blindés s’ébranle de la prison : Ratko Mladic a pu aller sur la tombe se recueillir. Le signe, qu’il allait être extradé dans la journée puisque c’était l’une des dernières étapes.
Effectivement, quelques heures plus tard, vers midi, l’appel envoyé par la poste par les avocats de Mladic arrive au tribunal. Très vite, en moins d’une heure, il est rejeté. Et quelques instants plus tard, l’autorisation d’extradition est signée par la ministre serbe de la Justice, Snezana Malovic.
A 15 heures, commence une courte attente. Vers 16 heures, la police bloque la circulation sur le boulevard qui passe devant l’unité de détention du Tribunal spécial pour les crimes de guerre de Belgrade. A 16 heures 30, un premier convoi de huit véhicules blindés, accompagné de forces de police fortement armées sort tous gyrophares hurlant, et prend la direction de l’autoroute et de l’aéroport.
Vingt-cinq minutes plus tard, un deuxième convoi sort lui aussi avec exactement la même procédure. Il ne fait alors aucun doute : Ratko Mladic avait été emmené à l’aéroport.
Sur le chemin, les 18 kilomètres d’autoroutes avaient été compléments fermés et sécurisés avec un gendarme armé tous les 100 mètres et un embouteillage monstre à Belgrade pour être sûr qu’aucune voiture ne soit sur le trajet du criminel de guerre.