Avec notre correspondant à Belgrade, Jean-Arnault Dérens
Il faut dire que Belgrade était quasiment en état de siège ce dimanche. Plus de 3 000 policiers ont été déployés dans les rues de la capitale serbe pour éviter les débordements. En effet, depuis l’arrestation de Ratko Mladic, jeudi 26 mai 2011, de petits groupes de militants nationalistes ont tenté chaque soir de manifester dans les rues de Belgrade. Mais, ils ont toujours été rapidement bloqués par la police, qui a procédé à près d’une centaine d’arrestation. Des manifestations un peu plus importantes et violentes ont eu lieu à Novi Sad, la seconde ville du pays.
Une manifestation modeste
Cependant, ce dimanche 29 mai 2011, lors de ce rassemblement, il n'y a eu que quelques petites scènes d'affrontements qui ont duré environ une heure. La mobilisation a été faible comparée aux anciennes. Près de 10 000 partisans de l'ancien chef de guerre se sont réunis sur la place du Parlement. Et la police a annoncé l'arrestation d'une dizaine de personnes lors d'affrontements avec un groupe d'une centaine de personnes.
Cette manifestation avait été organisée par le Parti radical serbe, dont le chef historique, Vojislav Seselj, est lui-même en cours de jugement devant le Tribunal de La Haye. Le parti avait affirmé avoir affrété 200 bus pour emmener les manifestants de tout le pays à Belgrade.
Un rassemblement sous haute surveillance
La manifestation avait été autorisée par les autorités. Cependant, elle avait été placée sous haute surveillance policière. La crainte venait des petits groupes ultranationalistes. Ils sont souvent liés au milieu des supporteurs de foot et des hooligans.
En effet, ces groupes avaient déjà mis Belgrade à feu et à sang, notamment lors de la proclamation d’indépendance du Kosovo, de l’arrestation de Karadzic, ou encore en octobre dernier, lors de la première gay pride de la capitale serbe. Cette fois, il n'y a pas eu de gros débordements. Par la voix de son avocat, Ratko Mladic avait lui-même demandé à ce qu’il n’y ait aucune violence.
Il faut noter que ce rassemblement a eu lieu car pour les habitants de la ville natale de Ratko Mladic, son arrestation est « une grande tragédie ». Et beaucoup de partisans de l’ancien chef de guerre la considère comme « une trahison ».