Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Le gouvernement refuse que l’image de l’Espagne soit souillée ». Ce sont les paroles claires et nettes de la ministre de l’Agriculture, Rosa Aguilar. Pour elle, il n’y a aucun doute : les concombres incriminés n’ont pas été contaminés dans les serres des deux entreprises d’Andalousie, mais en dehors du pays. Concrètement pour la ministre, cela se serait produit au cours du transport vers l’Allemagne ou au cours de la distribution.
C’est donc l’Allemagne qui est en cause vu de Madrid. « C’est donc à ce pays de donner l’information transparente et le résultat des analyses ». L’Espagne n’a donc pas l’intention de mener une enquête dans les deux exploitations suspectes mais tout juste de conduire des analyses pour la forme.
En Espagne, on se pose en victime et seulement en victime. Le secteur des fruits et légumes, qui exportent 90% de sa production vers l’Europe, souffre. On parle de 200 millions d’euros de pertes par semaine, voire beaucoup plus si le blocage persiste.
L’Espagne a exigé des mesures extraordinaires et urgentes pour défendre son secteur de fruits et légumes et réclame à l’Allemagne de fortes indemnisations.