Une bactérie intestinale a déjà tué 10 personnes en Allemagne

L’alerte à la bactérie intestinale continue de se rependre en Europe. L’épidémie est grave, selon les experts européens de la santé, il s’agit même de l’une des plus importantes liées à ce germe recensée dans le monde. En Allemagne, près de 300 personnes ont été gravement contaminées et dix décès seraient liés à cette infection. Plusieurs pays, comme la Suisse, le Danemark, ou la Suède enregistrent d’ores et déjà des cas. En France on dénombre trois cas suspects. Il s'agirait à chaque fois de personnes ayant séjourné outre-Rhin.

Les premiers cas ont été enregistrés dans le nord de l’Allemagne fin avril et l’épidémie a rapidement pris de l’ampleur. Elle est due à une bactérie bien connue, mais dans ce cas précis il s’agit d’une souche très rare : un seul cas, relevé en Corée en 2005 avait jusqu’alors été recensé.

Pour les experts, la répartition des cas graves est atypique : actuellement, la plupart des malades présentant des symptômes sévères comme des diarrhées sanglantes et des complications rénales sont des adultes. Or d’habitude ce sont les enfants les plus touchés.

Le germe aurait été décelé sur des concombres d’Espagne dont certains seraient issus de l’agriculture biologique. En fait, cette bactérie colonise d’ordinaire le tube digestif des ruminants et peut se retrouver sur des fruits et légumes via les déjections animales. Un cheptel en contact avec des cultures, ou du fumier infecté pourrait expliquer la contamination. Mais celle-ci peut aussi avoir eu lieu lors du transport ou du déchargement. L’homme peut ensuite s’infecter en consommant ces végétaux.

Les exploitations espagnoles visées ont en tout cas fermé les serres où ces concombres ont été cultivés. Et en Europe les lots suspects sont progressivement retirés du marché. Reste que 20% des victimes n’avaient pas consommé de concombres. Des questions restent donc en suspens.

D’autant plus que la source de la contamination n'a toujours pas été identifiée avec certitude, précisent les autorités allemandes, qui maintiennent donc l'alerte sur les primeurs. Elles déconseillent à la population allemande la consommation de tomates, concombres et salades crus, en particulier ceux venant du nord du pays.

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