En Hongrie, la nouvelle Constitution suscite critiques et inquiétudes

La nouvelle Constitution ultra-conservatrice, adoptée ce lundi 18 avril 2011 par le Parlement hongrois, a suscité les critiques de l'opposition. Les autorités allemandes se sont déclarées à leur tour inquiètes et le secrétaire général des Nations unies, en visite à Budapest ce lundi, s'est également exprimé.

Le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères a exprimé avec force les inquiétudes de Berlin concernant la nouvelle Constitution hongroise. Il a fait un lien avec la loi controversée sur les médias, adoptée en début d'année à Budapest, puis modifiée sous la pression européenne. Une loi qui témoigne d'une attitude à l'égard des droits fondamentaux « difficilement compatible avec les valeurs de l'Union européenne », selon Werner Hoyer, le ministre allemand, qui ajoute : « Nos inquiétudes... se trouvent renforcées par l'adoption de la Constitution et sa future mise en oeuvre ».

Cette nouvelle loi fondamentale, aux accents nationalistes, accorde le droit de vote aux minorités hongroises qui vivent dans des pays voisins. Elle est fondée sur des références à Dieu, au christianisme et à la famille traditionnelle. L'opposition hongroise considère que cette Constitution viole les libertés fondamentales et constitue un moyen pour le Premier ministre conservateur Viktor Orban d'asseoir son pouvoir pour de longues années. Les défenseurs des droits de l'homme, les féministes et les défenseurs des homosexuels la jugent « discriminatoire » et « anti-démocratique ».

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en visite à Budapest, a demandé au Premier ministre Viktor Orban, de « prendre conseil » auprès des Nations unies et du Conseil de l'Europe.

Le nouveau texte fondamental sera soumis au chef de l'Etat, Pal Schmitt, un proche de Viktor Orban, pour signature le 25 avril, et il doit entrer en principe en vigueur le 1er janvier 2012.

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