Migrants tunisiens : Paris bloque des trains, Rome proteste fermement

Les trains roulent de nouveau entre Vintimille, en Italie, et la France. Ils n'ont pas pu le faire pendant plusieurs heures ce dimanche 17 avril 2011. Le trafic a été interrompu à la demande des autorités françaises alors qu'un «Train de la dignité», avec à son bord plusieurs dizaines de migrants tunisiens devait traverser la frontière pour rejoindre Nice, puis Marseille. L'Italie a commencé à distribuer des permis de séjour aux 28 000 immigrants tunisiens qui sont arrivés à Lampedusa depuis la mi-février mais la France ne considère pas que ce permis suffit pour passer la frontière.

Claude Guéant, le ministre français de l'Intérieur s'était rendu à Rome il ya une dizaine de jours pour aplanir les divergences entre les deux pays après l'annonce par son homologue italien de l'octroi d’un permis de séjour de six mois aux migrants tunisiens qui ont débarqué à Lampedusa.

Il était entendu que ce permis n'autorise qu'un séjour de trois mois en France si les détenteurs du permis peuvent fournir un passeport valide et la preuve qu'ils ont des ressources suffisantes pour financer leur séjour. Les premiers Tunisiens viennent de retirer leur permis de séjour au commissariat de Vintimille mais aucun d'entre eux ne répond aux critères exigés par la France.

Deux cents manifestants italiens auxquels s'étaient joints quelques Français voulaient monter ce dimanche dans le train Vintimille-Nice de 13H17, rebaptisé pour la circonstance «Train de la dignité». Il s’agissait d’accompagner une soixantaine de Tunisiens. Le préfet des Alpes-Maritimes a demandé que tous les trains soient annulés.

A Rome, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a donné instruction à l'ambassadeur italien à Paris, d'exprimer une ferme protestation auprès des autorités françaises.

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