Avec notre correspondante à Rome, Marie-Delphine Bonada
En visite sur l'île de Lampedusa, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi s'est félicité samedi de l'évacuation de milliers de migrants. Tandis qu'il se louait d'avoir vidé ce territoire, pointait à l’horizon une embarcation chargée de 244 candidats à l’exil. De nouveaux immigrés issus de Libye, majoritairement Erythréens et Somaliens, qui ont fui les zones de conflits.
Devant des habitants acquis à sa cause, Silvio Berlusconi a promu les mesures de rapatriement déjà effectives sur l'île. Il a insisté notamment sur les accords avec Tunis, l'organisation dès lundi de deux vols journaliers pour raccompagner les migrants.
Les promesses du « Cavaliere »
Toutefois, les ressortissants tunisiens arrivés avant le 6 avril devraient recevoir des permis de séjour temporaires de six mois. Ces documents permettraient ainsi à ces exilés de circuler dans l'espace européen de Schengen, au grand dam de Paris et de Berlin. Qualifiant ce flux migratoire de « tsunami humain », Silvio Berlusconi a d'ailleurs appelé l'Union européenne à « ne pas se soustraire à ses responsabilités ».
Alors que le maire de Lampedusa avait éloigné les contestataires, le président du Conseil italien a égrené les promesses devant les habitants de l'île. Des vœux qui ne l'engagent qu'indirectement s'ils devaient ne pas être exaucés. Création d'une zone franche, candidature de l'île pour le prix Nobel de la paix et baisse du prix du carburant pour les pêcheurs ont ainsi été énumérées. Unique certitude, Silvio Berlusconi a confirmé qu'il serait rapidement propriétaire d'une petite maison à Lampedusa.