A Lampedusa, Silvio Berlusconi fait son show

Depuis le début du mouvement de contestation dans le monde arabe, des milliers de migrants sont arrivés sur la petite île italienne de Lampedusa, en grande majorité des Tunisiens qui vivent dans des conditions insalubres. Mercredi 30 mars 2011, Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien, s’est rendu sur place. Et pour répondre aux attentes des habitants, il a promis d’évacuer tous les migrants d’ici deux à trois jours, en multipliant à foison les promesses.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

En Italie, le show de Silvio Berlusconi fait la Une des quotidiens. Mais ce jeudi 31 mars au matin, les radios et télévisions italiennes ont parlé avant tout du naufrage au large de Lampedusa d’une embarcation partie des côtes libyennes, avec une vingtaine de Nigérians et Erythréens à bord, dont seulement six ont pu être sauvés.

Les chiffres ne sont pas confirmés par les autorités italiennes. En revanche, on a bien vu les images des six naufragés transportés à Lampedusa. Donc, contrairement aux affirmations du chef du gouvernement, l’île ne sera certainement pas peuplée uniquement de Lampédusiens, après les opérations de transfert de six mille migrants.

Pression sur l'Europe

Il faut dire que la plupart de ses promesses laissent perplexe. Il a annoncé, pêle-mêle, un gel des impôts pour les insulaires, la construction d’un terrain de golfe et d’un casino, la candidature de l’île au Prix Nobel de la Paix, et l’achat en ligne d’une villa à Lampedusa, pour mieux garantir ses engagements en faveur de l’île qui, dit-il, doit redevenir paradisiaque.

Mais pour le moment, les transferts se font vers un campement au sud de l’Italie. Toutefois, une incertitude persiste : l’Italie n’est absolument pas unie dans un sentiment de solidarité. Et le gouvernement continue de faire pression pour que l’Europe, à commencer par la France, accepte le partage des candidats à l’immigration.

Partager :