Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Des milliers de drapeaux aux couleurs des organisations de jeunesses pro-Kremlin sur l’avenue Sakharov pour dire non à la corruption. La corruption, Nadia en entend parler depuis sa plus tendre enfance : « Lorsque mon petit frère est né, à la maternité, ma mère a dû payer des pots-de-vin à chaque médecin. Ils lui ont simplement fait comprendre que si elle ne donnait pas de pot-de-vin, les choses pourraient mal se passer. C’est horrible de penser que même à la naissance d’un enfant, il faut donner de l’argent pour que tout se passe correctement. »
Pour dire son raz le bol de la corruption, Victoria a posé pour un calendrier coquin édité par les jeunesses pro Kremlin, les Nachi (« les nôtres ») et intitulé « Le sexe contre la corruption ». En talons aiguille, petite tenue et gants de boxe, sur la page du mois de juillet, elle promet de casser la gueule à tous ceux qui prennent des pots-de-vin.
« Le calendrier a fait fureur, mais je pense qu’on doit aussi utiliser ce type de méthode pour attirer l’attention, parce que la jeunesse commence heureusement à se poser des questions. Et on pense que bientôt, le processus de guérison va débuter, et notre pays va enfin commencer à sortir de cette spirale de la corruption », explique la jeune femme.
Dire non à la corruption, c’était aussi le mot d’ordre de la manifestation organisée dans un autre quartier de Moscou par les partis de l’opposition libérale, qui ont rassemblé quelques milliers de personnes.
Le président Dmitri Medvedev, qui a fait de la lutte contre ce fléau une priorité de son mandat, avait reconnu la semaine dernière le peu de progrès enregistrés dans ce domaine.