Affaire Renault : démission de Patrick Pélata et indemnisation des cadres licenciés

Renault a annoncé, lundi 11 avril 2011, le départ de son numéro deux Patrick Pélata. Cette information a été communiquée à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire, convoqué pour tirer les conséquences de la fausse affaire d'espionnage au sein du groupe français. Patrick Pélata, directeur général délégué de Renault, va donc servir de fusible à Carlos Ghosn, le numéro un du constructeur automobile.

Considéré comme intouchable au sein du groupe Renault, son patron, Carlos Ghosn, avait eu le tort de monter en première ligne lorsque l'affaire avait éclaté en janvier dernier. Pour l'épargner, c'est donc son numéro deux, Patrick Pélata, qui va devoir s'effacer. A l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire ce lundi, le « DG» a vu sa démission acceptée par les dirigeants de l'entreprise. Il devrait toutefois être conservé par Renault et se voir proposer d'autres fonctions au sein de l'alliance avec Nissan. 

Dans le sillage du directeur général délégué démissionnaire, trois autres hauts dirigeants du groupe vont être sanctionnés. Quant aux responsables de la sécurité, le service qui se trouve à l'origine de toute l'affaire - Rémy Pagnie et ses deux collaborateurs Marc Tixador et Dominique Gevrey -, ils devront quitter l'entreprise.

Outre ces décisions, Renault annonce la conclusion d'un accord d'indemnisation passé  avec les trois salariés accusés à tort d'espionnage. Son montant demeure toutefois indéterminé. Mails il pourrait osciller entre 5 et 10 millions d'euros.

Un traumatisme pour Renault

Départ du numéro deux, indemnisation des victimes : le fleuron de l'industrie française espère avec ces mesures tirer un trait définitif sur une affaire qui l'empoisonne depuis le mois de janvier. «Ce conseil d'administration extraordinaire tourne une page douloureuse de l'histoire de Renault», a déclaré le PDG Carlos Ghosn, cité dans un communiqué.

Néanmoins,  les syndicats restent en alerte, car les pratiques qui ont conduit à ce dérapage se perpétuent, selon eux,  au sein du constructeur automobile. Pour la CGT, il est incompréhensible de voir Carlos Ghosn échapper à ses responsabilités.

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