L'AIEA veut un renforcement de la sûreté nucléaire dans le monde

Une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l'AIEA s'est tenue ce lundi 21 mars 2011 à Vienne. Yukiya Amano, le directeur général de l’agence onusienne, a estimé qu’il faut repenser « le cadre actuel de réponse aux situations d'urgence », qui date de la crise de Tchernobyl, et dont la faiblesse est devenue criante.

De notre correspondant à Vienne

En 1986 déjà, plusieurs pays avaient été consternés par l'attitude des Soviétiques. Moscou avait essayé de minimiser la contamination autour de Tchernobyl. On avait alors voulu créer une sorte de « gendarmerie » des centrales nucléaires et plusieurs pays, dont la France, s'y étaient opposés avec virulence. L'agence s'est alors dotée d'une série de conventions, au caractère « incitatif », dont la crise de Fukushima consacre la faiblesse.

Le rôle de l'Onu actuellement, s'il n'est pas nul, est limité et se joue souvent en coulisses. Un expert, envoyé par Vienne, coordonne depuis vendredi à Tokyo les activités d'assistance. Les autorités de l'archipel ont donné leur accord pour que deux officiers de liaison travaillent discrètement « le plus étroitement possible et 24h/24 avec la Nisa », l'autorité de sûreté nucléaire japonaise.

Réexaminer le cadre actuel de réponse internationale aux situations d'urgence

Pour le directeur général de l'AIEA, il faut « tirer les leçons » de ce qui se passe actuellement au Japon et il faut repenser les programmes actuels d'assistance internationale. Alors que le monde suit les tentatives de refroidissement de la centrale de Fukushima en temps réel, grâce à internet, l'AIEA a mis une semaine à apporter une aide concrète au Japon.

« Le cadre actuel de réponse internationale aux situations d'urgence doit être réexaminé », a dit Yukiya Amano devant les membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. « Il a été dans les grandes lignes conçues suite au désastre de Tchernobyl en 1986, avant la révolution de l'information. Il reflète les réalités des années 1980, pas celles du 21e siècle », a-t-il ajouté.

Actuellement, les nations qui font face à une catastrophe nucléaire sont incitées à échanger leurs informations avec les pays membres de l'AIEA. Chacun admet aujourd'hui en coulisse qu'il faudrait les y contraindre. En avril, on doit réviser une convention sur la sûreté nucléaire, et plusieurs groupes de pays vont poser le problème sur la table. Mais plus de 150 pays sont membres de l'AIEA et tous ne sont pas enthousiastes à l'idée de placer sous la responsabilité de la communauté internationale leurs installations hypersensibles.

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