Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le comble pour Silvio Berlusconi, c’est que le collège des magistrats chargés de le juger à partir du 6 avril au tribunal de Milan, est composé de trois femmes.
Le chef du gouvernement est donc accusé d’une part, d’abus de fonction pour avoir exercé des pressions sur la préfecture de police de Milan, afin que la jeune Marocaine Karima el Mahroug alias Ruby, arrêtée pour vol fin mai 2010, soit libérée. Un délit passible d’une peine de quatre à douze ans de prison. Et d’autre part, d'avoir eu avec cette jeune femme, mineure à l’époque des faits, des relations sexuelles tarifées.
Le recours à la prostitution de mineures est passible lui, d’une peine de six mois à trois ans d’incarcération.
Pour le moment, les avocats de Silvio Berlusconi n’ont pas fait d’autres commentaires que celui-ci : « Nous ne nous attendions pas à autre chose... ».
Quant à lui, qui s’est rendu en Sicile ce matin accompagné du ministre de l’Intérieur pour visiter une résidence devant être transformée en centre d’accueil pour certains des milliers de Tunisiens arrivés sur l’île de Lampedusa, il a carrément déserté la conférence de presse qui s’est tenue à Catane.
L’opposition a immédiatement réagi en demandant sa démission. Mais les membres de son parti dénoncent, eux, un procès médiatique basé sur des accusations « sans fondement ».