La guerre entre Berlusconi et la justice à la une de la presse

Aucune date n'a été fixée, mais le chef du gouvernement italien devrait comparaître devant un tribunal. Le parquet de Milan a réclamé le 9 février, la comparution immédiate de Silvio Berlusconi, soupçonné de relations sexuelles avec une prostituée mineure et d'abus de pouvoir. Le parquet agit de manière subversive, a estimé Berlusconi qui entend contre-attaquer. Ce bras de fer est très largement repris par les quotidiens italiens.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

On trouve en une de tous les quotidiens italiens à peu près les mêmes titres : « Les magistrats de Milan, avant-garde révolutionnaire. Berlusconi veut porter plainte contre l’Etat ».

Pour Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, les magistrats de Milan se sont lancés dans un assaut judiciaire sans fondement, en demandant une procédure accélérée pour juger le Cavaliere.

Rappelons qu’il est accusé d’abus de fonction et de recours à la prostitution de mineurs. Or la requête de jugement immédiat ne peut être faite que si les juges estiment avoir une preuve évidente des délits. Une autre requête intolérable pour Silvio Berlusconi qui effectivement a déclaré vouloir porter plainte contre l’Etat.

« Déclaration ahurissante », selon le quotidien La Repubblica qui relève que le PLD (Parti du Peuple de la liberté) soutient son chef dans sa bataille contre le parquet de Milan, qualifié d’« avant-garde politique révolutionnaire ».

« La situation prend un tournant dramatique », estime l’éditorialiste de La Stampa, Marcello Sorgi. Il observe que les tons sont incendiaires à droite où l’on compare les juges de Milan à des Jacobins, comme à gauche, où l’on qualifie de terroristes les propos des ministres qui soutiennent la thèse de Silvio Berlusconi, selon laquelle les juges agissent dans un but subversif.

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