Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Pots-de-vin, détournements, fraudes, l’an dernier, policiers et militaires ont commis plus de 9 000 infractions à la législation. C’est le constat amer que dresse le responsable du département de lutte contre la corruption au parquet militaire.
En un an, les faits d’escroquerie ont augmenté de 50%. La fraude et les pots de vin gagnent du terrain, et ce malgré le fait que plusieurs haut gradés ont été jugés et démis de leurs fonctions ces derniers mois.
A la fin de l'année dernière, un colonel à la retraite a été condamné à 4 ans de prison pour avoir détourné plusieurs dizaines de millions de roubles alloués à des travaux de reconstruction en Tchétchénie. L'homme a joué l'argent au casino et perdu l'équivalent de plus de 520 000 euros.
Un général d'armée a, lui, écopé de sept années de prison pour avoir créé avec deux de ses subordonnés des sociétés écrans qui lui ont permis de détourner près de 600 000 euros du budget fédéral.
Le parquet militaire relève, enfin, d'importants cas d'amnésie : 300 fonctionnaires de l'armée ont tout simplement oublié de déclarer leurs revenus et leurs biens immobiliers. C’est le cas d’un haut gradé travaillant pour le ministère de l’Intérieur qui a omis de faire figurer sur sa déclaration de revenus, ses appartements à Moscou, ses onze terrains, ses quelques maisons de banlieue et les dizaines de millions de roubles sur son compte en banque.