La corruption, fléau endémique en Russie

Nouvel exemple de l’appétit sans limites de la bureaucratie russe : un fonctionnaire de la région de Toula, à 190 km de Moscou, a été arrêté pour avoir demandé un pot de vin de 40 millions de roubles soit un million d’euros pour autoriser la construction d’un hypermarché. Un joli coup de filet pour les autorités russes, régulièrement accusées de ne rien faire pour lutter contre le fléau de la corruption.

Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer

Quarante millions de roubles, l’équivalent d’un million d’euros : rarement la police russe avait fait avorter projet si ambitieux… C'est aussi que Viktor Volkov, 57 ans, directeur de l’administration foncière de la région de Toula, dans l'ouest du pays, n’avait pas pris beaucoup de précautions : non content d’exiger cette somme impressionnante en échange d’un coup de tampon pour le permis de construire, il projetait de faire embaucher sa femme, son fils, et son gendre à des postes de direction dans le futur hypermarché.

Une histoire qui rappelle le coup de gueule d’Ikéa. Depuis un peu plus d’un an, le géant suédois de l’ameublement a suspendu ses projets de nouveaux magasins à cause des «exigences» des fonctionnaires russes. Le président russe Dmitri Medvedev qualifie la corruption d’ennemi public numéro un, mais dans les faits, le fléau gagne toujours du terrain : les pots de vins sont plus fréquents et plus chers. Selon les estimations, le marché de la corruption représente aujourd’hui entre 30 et 50% du produit intérieur brut du pays.

Partager :