Harry Brown, un redresseur de torts

Dans Harry Brown, le Britannique Daniel Barber dresse un portrait cruel et sans concession d’une Grande Bretagne en plein chaos social. L’immense Michael Caine, 77 ans, fait son retour à l’écran pour incarner le rôle-titre, un retraité qui vit dans une cité très décatie de Londres. Plus que décatie même puisqu’investie par une bande de drogués qui y font régner la terreur.

Chaque fois qu’il a assisté à un vol ou à une bastonnade, Harry Brown a tourné les yeux, fait mine de ne pas voir la violence qui règne autour de lui. Mais un jour, son unique ami, le vieux Leonard, se fait tuer à son tour. Harry Brown, un ancien Marine, décide de chercher vengeance.

Le cinéma a montré beaucoup de justiciers, des vantards, des mutiques, certains dotés de pouvoirs surnaturels, d’autres faibles mais tout aussi déterminés à faire triompher le Bien. Le justicier Harry Brown, lui, n’a rien que de très normal. A ce détail près : il a dépassé depuis longtemps l’âge de la retraite. Sauf que les cheveux gris n’ont jamais empêché de manier le Walther PPK. Et voici donc Harry Brown semant la terreur dans la cité décatie où il vit depuis toujours. C’est l’occasion pour le cinéaste Daniel Barber de dresser un portrait apocalyptique de la société anglaise. Crack, héroïne, prostitution, vente d’armes, rien ne manque à l’appel.

Le spectacle de ces voyous que seules les armes à feu et les téléphones portables distinguent de l’homme des cavernes est parfois choquant. Face à eux, Harry Brown alias Michael Caine, règle ses comptes. Un Michael Caine au sommet de son talent, digne, impassible, déterminé, comme un ange de la mort qui aurait franchi le dernier cercle de l’enfer.

 

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