C'est à cause d'une grève des aiguilleurs du ciel que le gouvernement avait décrété l'état d'alerte et placé le contrôle aérien sous la tutelle de l'armée. Les 3 et 4 décembre dernier, les contrôleurs ont cessé le travail, en prétextant des arrêts maladie, pour protester contre l'augmentation de leur amplitude horaire. Leur mouvement n'aura fait qu'accélérer le processus de privatisation qui ne concernait au départ que l'Aena, l'organisme de gestion des aéroports espagnols que le gouvernement voulait céder pour moitié au privé afin d'assainir les comptes publics.
Exaspéré par la paralysie du pays provoquée par cette grève sauvage -200 000 passagers avaient été touchés-, le gouvernement de Luis Rodriguez Zapatero avait pris des mesures d'urgence pour rétablir le trafic. Les militaires garderont la main sur le contrôle aérien au moins jusqu'à la mi-janvier de sorte qu'aucune nouvelle grève ne vienne perturber les vols pendant les fêtes de fin et de début d'année.
D'ici là, l'Aena va se mettre à la rédaction de l'appel d'offres. Le processus devrait être achevé au début de l'été. Avec cette opération le gouvernement espagnol espère bien alléger ses charges mais aussi rendre le transport aérien plus compétitif.