Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard
L’espace aérien est militarisé depuis la nuit du 3 au 4 décembre, c'est-à-dire que l’armée va obliger les contrôleurs aériens à reprendre le travail. C’est une réquisition militaire. Ironie de la situation, le décret avait été approuvé par le Conseil des ministres, le 3 décembre au soir. Le gouvernement espagnol n’a pas cédé alors qu’il vient de décider comme mesure d’appui économique à la reprise, de privatiser les aéroports espagnols.
Un certain nombre de contrôleurs a repris progressivement le travail, principalement à Barcelone. Ce mouvement de grève a surpris tout le monde : 70% des contrôleurs aériens n’ont pas rejoint leur poste. C’est tout à fait exceptionnel en Espagne.
José Blanco le ministre espagnol des Transports a comparu hier en début de soirée, il a été extrêmement ferme : « les contrôleurs aériens ont pris en otage les voyageurs, avait-il dit, et ce chantage est inacceptable ». Il était hors de question de céder à un collectif dont les privilèges sont connus, a assuré le ministre.
Cette grève intervient alors que commence en Espagne un long week-end de plusieurs jours. Elle s'inscrit dans les nouvelles mesures d'austérité décidées par le Conseil des ministres.