Au Pays-Basque espagnol, Batasuna annonce un nouveau parti qui «rejettera la violence»

Le parti indépendantiste basque interdit, Batasuna, considéré comme le bras politique de l'ETA, a annoncé samedi 27 novembre la création prochaine d'un nouveau parti qui « rejettera l'usage de la violence », dans l'espoir d'être autorisé à concourir aux prochaines élections.

Batasuna qui a longtemps incarné la gauche abertzale, ou patriotique, et qui passait pour être le bras politique de l'ETA, avait le dos au mur : interdit depuis 2003, pour cause de proximité avec ce groupe armé dont il se refusait à condamner la violence, il ne pouvait plus se présenter aux différents scrutins, locaux ou nationaux, organisés dans cette région autonome du nord de l'Espagne.

Un vide qui a notamment conduit les partis espagnols, socialiste et conservateur, à conquérir une majorité au parlement basque au détriment du vieux courant nationaliste au printemps 2009.

Cette absence dans le paysage politique d'une sensibilité indépendantiste qui représente au moins 10% de l'électorat basque, allait de pair avec une ETA en perte de vitesse, affaiblie par les nombreux coups que lui ont portés les polices espagnole et française, et qui elle-même assure observer une trêve des attentats.

D'où ce tournant qu'au moins dans le discours, les responsables de Batasuna viennent d'opérer. Dans l'espoir de participer aux prochains rendez-vous électoraux, ils annoncent la création d'un nouveau parti, qui se conformera aux exigences démocratiques légales et rejettera la violence. Mais ils s'abstiennent de faire explicitement référence à l'ETA.

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