Batasuna qui a longtemps incarné la gauche abertzale, ou patriotique, et qui passait pour être le bras politique de l'ETA, avait le dos au mur : interdit depuis 2003, pour cause de proximité avec ce groupe armé dont il se refusait à condamner la violence, il ne pouvait plus se présenter aux différents scrutins, locaux ou nationaux, organisés dans cette région autonome du nord de l'Espagne.
Un vide qui a notamment conduit les partis espagnols, socialiste et conservateur, à conquérir une majorité au parlement basque au détriment du vieux courant nationaliste au printemps 2009.
Cette absence dans le paysage politique d'une sensibilité indépendantiste qui représente au moins 10% de l'électorat basque, allait de pair avec une ETA en perte de vitesse, affaiblie par les nombreux coups que lui ont portés les polices espagnole et française, et qui elle-même assure observer une trêve des attentats.
D'où ce tournant qu'au moins dans le discours, les responsables de Batasuna viennent d'opérer. Dans l'espoir de participer aux prochains rendez-vous électoraux, ils annoncent la création d'un nouveau parti, qui se conformera aux exigences démocratiques légales et rejettera la violence. Mais ils s'abstiennent de faire explicitement référence à l'ETA.