Le Parti socialiste au pouvoir en Grèce remporte les régionales et municipales

Ce n'est pas une victoire franche mais le Parti socialiste au pouvoir en Grèce a tout de même remporté les élections régionales et municipales du 14 novembre 2010. Ce scrutin local qui avait valeur de test national pour le Premier ministre Georges Papandréou a été marqué par une abstention record de plus de 50%. Les résultats ne sont pas encore définitifs mais les candidats soutenus par le Pasok au pouvoir enregistrent une avance dans 8 des 13 régions et pour la première fois en vingt-quatre ans, la capitale du pays, Athènes, a basculé à gauche.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

Victoire assez inattendue pour le Pasok à Athènes : le candidat présenté par le parti de Papandréou n’était pas du tout donné gagnant au départ. C’est un personnage atypique, qui n’est pas issu du système politique traditionnel et qui avait le soutien d’une des petites formations de gauche, Gauche démocratique.

Autre surprise du scrutin, c’est la mairie de Thessalonique, la deuxième ville du pays, fief de la droite, qui passe également dans les mains du Pasok. L’écart entre les deux principaux partis est parfois minime mais au final, le parti de Papandréou l’emporte dans 8 régions sur les 13 que compte le pays, puisqu’on votait aussi le 14 novembre pour élire les présidents de région.

Le Pasok prend notamment la région cruciale de l’Attique, où habite près de la moitié de la population. C’est une victoire « nette » du Pasok souligne un éditorialiste du quotidien Vima (la Tribune), qui écrit que ce résultat autorise le gouvernement à avancer dans l’application de son programme.

Georges Papandréou qui avait transformé ce scrutin local en enjeu national en menaçant d’élections anticipées si son parti recevait un désaveu de la part des électeurs a donc gagné son pari. Les électeurs « ont voté pour la stabilité » a-t-il noté dans un discours tenu à l’issue des résultats.

Près de 55 % des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes

Cette victoire est toutefois à relativiser car près de 55% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes et c’est un record pour ce type de scrutin. C’est 20% de plus que lors des précédentes élections locales de 2002 et 2006, signe que les Grecs se sont largement désintéressés de ce scrutin ou qu’ils n’accordent plus de crédit au bipartisme traditionnel de ce pays qui oppose, depuis la fin de la dictature, le Parti socialiste du Pasok à la droite de Nouvelle démocratie.

En tout cas, cette abstention record inquiète les commentateurs. Elle révèle aussi un profond désabusement alors que les Grecs se sont vu imposer ces derniers mois une cure d’austérité sans précédent : une politique aux antipodes du programme que le Pasok présentait avant les élections qui l’ont amené au pouvoir, il y a un an.

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