C'est du moins la conviction de la majorité des économistes interrogés mercredi 10 novembre 2010 par l'agence de presse Reuters. Ces experts du marché obligataire estiment que l'Irlande aura besoin de 48 milliards d'euros avant la fin 2011 pour renflouer ses caisses.
Quarante-huit milliards d'euros, c'est trois fois plus que la cure d'austérité étalée sur quatre ans que le gouvernement espère faire adopter par le Parlement au début du mois prochain. C'est aussi l'équivalent du montant injecté dans les banques les plus mal en point.
Or, ce plan de recapitalisation n'est pas satisfaisant aux yeux des investisseurs, d'où le doute sur le rétablissement financier de l'Irlande et les interrogations sur les risques de contamination au reste de la zone euro.
Parmi les établissements les plus exposées à la dette irlandaise, on retrouve deux des banques les plus durement touchées par la crise de 2008, l'Allemande Hypo Real Estate et la Britannique Royal Bank of Scotland.
Les difficultés de l'Irlande sont donc bien celles de toute l'Union européenne. José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, actuellement à Séoul pour le G20, a déclaré mercredi que l'Union européenne était prête à aider l'Irlande « en cas de nécessité ». Une déclaration qui n'a pas vraiment rassuré les marchés.