Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
L’Allemagne s’écarte de la politique fiscale européenne. Et s’apprête à conclure avec la Suisse un accord sur les capitaux cachés dans les banques helvétiques, a annoncé Nicolas Pictet, vice-président de Genève Place Financière, ce mercredi 20 octobre 2010.
L’Europe exigeait de Berne un échange automatique d’informations sur les fraudeurs du fisc. Berlin abandonne cette ligne de conduite au profit d’un impôt libératoire lui permettant de récupérer des milliards d’euros.
Aux termes de la convention en négociation les banques suisses prélèveraient une taxe de 20 à 30% sur les revenus du capital, son montant étant reversé à l’Allemagne. Grâce à ce système, surnommé Rubik, l’identité des déposants ne serait pas révélée, le secret bancaire s’en trouvant conforté.
D’autres pays intéressés
Les sommes en jeu sont considérables. Selon certains calculs le fisc allemand récupérerait jusqu’à 30 milliards d’euro.
La perspective de toucher un tel pactole explique le revirement opéré par Berlin. D’autres pays européens ont été contactés par la Suisse. Certains se disent très intéressés, en ces temps difficiles.