Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Le Premier ministre norvégien est habituellement l’un des premiers à féliciter devant les caméras de télévision nationale le nouveau lauréat du prix Nobel de la paix. Mais cette année, Jens Stoltenberg a fait savoir la veille de l’annonce qu’il serait en congé et absent de la capitale.
Une prise de distance bien opportune qui en traduit une autre : le prix Nobel Liu Xiaobo est le premier depuis celui décerné au Dalaï lama il y a 21 ans, à mettre les autorités norvégiennes dans une position inconfortable.
Dans ses diverses réactions, le gouvernement s’est contenté du strict minimum en prenant bien soin de ne pas jeter d’huile sur le feu. Ce prix Nobel encombrant intervient au moment où Oslo et Pékin sont en pleine négociation d’un accord commercial important. L’ambassadeur norvégien a été convoqué le 8 octobre par Pékin et l’industrie de la pêche en Norvège redoute déjà des mesures de restriction sur ses exportations vers la Chine.
En 1989, les relations bilatérales entre la Chine et la Norvège avaient souffert du prix au Dalaï lama. Pékin n’a jamais cru à l’indépendance du comité Nobel composé, il est vrai, d’anciens députés norvégiens, la meilleure preuve de cette indépendance a pourtant été donnée le 8 octobre.