Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
La décision du comité Nobel met Barack Obama dans une situation pour le moins délicate... D'abord parce que Liu Xiaobo lui succède. On se souvient qu'à la surprise générale, c'est effectivement le président américain qui avait reçu le Nobel de la paix, l'an dernier. Et au mois de décembre 2009, lorsque le dissident chinois avait été arrêté, plusieurs appels avaient fleuri sur internet pour demander à Barack Obama d'offrir son prix à Liu Xiaobo dont la famille vit aux Etats-Unis.
Il y a moins de 48 heures, un autre appel... Cette fois, une trentaine d'élus au Congrès américain demandaient à Barack Obama de faire pression sur la Chine pour obtenir la libération du dissident.
Les 11 et 12 novembre prochains, se tient un sommet du G20 à Séoul, en Corée du Sud. La question de la guerre des monnaies, de la sous-évaluation du yuan risquaient déjà d'être sources de tension entre les deux pays. Mais l’économie américaine est plus que fragile en ce moment et Barack Obama s’était employé à ménager les autorités de Pékin, restant très prudent, très modéré, dans ses propos à l'égard de la Chine.
A n’en pas douter, le comité Nobel vient de lui enfoncer une épine dans le pied. C'est vrai qu'il est encore tôt, ici à Washington mais ce n’est peut-être pas la seule raison pour laquelle les autorités américaines n'ont pas encore réagi à l'attribution de ce Nobel.