Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Temps fort du congrès annuel des travaillistes, le discours d’Ed Miliband s’adressait certes d’abord aux délégués présents à Manchester, mais aussi plus largement à tous les Britanniques qui le connaissent encore mal.
Apôtre du changement, il a rendu un hommage vibrant au New Labour pour mieux l’enterrer. Ed Miliband n’a ainsi pas hésité à critiquer la dérégulation de la City, l’introduction de frais d’inscription dans les universités et le retour d’une économie en dents de scie sous Gordon Brown. Surtout, il a essayé de tirer un trait sur un épisode douloureux et qui a divisé le parti, la guerre en Irak, en reconnaissant que c’était une erreur.
Se disant fatigué d’être surnommé « Ed le Rouge », le nouveau leader s’est aussi clairement repositionné au centre de l’échiquier politique et, aux syndicats qui ont pourtant largement contribué à son élection, il a adressé une mise en garde : il ne soutiendra aucun mouvement de grève irresponsable.
Enfin, n’épargnant décidément personne, Ed Miliband s’est démarqué d’une coalition « pessimiste » dont il estime les futures coupes budgétaires « antipatriotiques », se proclamant, lui, à la tête d’une nouvelle génération travailliste optimiste qui entend regagner la confiance des électeurs avec des idées, une attitude et une façon de faire de la politique qu’il promet « différentes ».