Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Accueillie avec indifférence voire hostilité par certains britanniques, la visite d’Etat de Benoît XVI ne s’annonce pas des plus sereines. Le Vatican voulait pourtant insister sur la dimension œcuménique de ce voyage de quatre jours, ponctué de messes et de prières en plein air à Edimbourg, Glasgow, puis Londres et enfin Birmingham.
Las, le scandale des prêtres pédophiles a resurgi ce lundi 13 septembre avec les révélations accablantes sur l’ampleur des abus en Belgique. Si bien qu’il est probable que le pape réitère en Grande-Bretagne sa «condamnation des crimes commis» et qu’il rencontre en privé des victimes britanniques durant son périple.
Mais au-delà, la venue du pape, accueilli ce jeudi 16 septembre par la reine Elizabeth II en Ecosse, suscite une certaine hostilité dans un pays où perdure un sentiment anticatholique séculaire et où ses vues sur l'homosexualité, l'avortement ou encore le préservatif passent mal.
Sans compter que certains Britanniques voient d'un mauvais œil le coût de la visite -au moins 14 millions d'euros à la charge du contribuable- alors que des sacrifices seront probablement demandés au pays pour réduire son importante dette publique. Le climat est tel que le premier ministre David Cameron, pour une fois très diplomate a insisté sur «le caractère historique incroyablement important» de la visite, même si «d'évidence, tout le monde ne tombera pas d'accord avec tout ce que le pape dira».