Turquie : accrochages entre militants kurdes et forces de l'ordre à la veille du référendum

Les Turcs sont appelés dimanche 12 septembre 2010 à s'exprimer par référendum sur une révision de la Constitution. L'opposition appelle à voter non. Le parti kurde, le PKK prône, lui, le boycott, car même si la question kurde est absente de la réforme constitutionnelle, les incidents se multiplient dans le pays. Cette éruption de violence fait craindre que la fin du cessez-le-feu unilatéral de la rébellion, le 20 septembre, ne tourne à nouveau au bain de sang.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Depuis l’annonce lundi d’une opération militaire tuant neuf rebelles kurdes, le Sud-Est vit une émeute quasi-permanente qui circule de ville en ville, avec son cortège de blessés des deux côtés. Parmi eux un enfant de 13 ans, touché par une balle en pleine tête et qui est dans un état critique, plus proche de la mort que de la vie.

Des députés du parti pro-kurde BDP ont également été sérieusement malmenés lors d’un rassemblement à Van, et vendredi c’est le centre d’Istanbul qui a été le théâtre d’une manifestation conclue sur des violences aux policiers, heureusement sans autres dommages que matériels.

Au même moment, à Bursa, à l’est d’Istanbul, un autre parlementaire du BDP, l’ancien dirigeant de l’Association des droits de l’homme Akin Birdal, qui avait réchappé à une tentative de liquidation à l’arme automatique dans ses bureaux d’Ankara il y a plus de dix ans, a été violemment agressé alors qu'il s’exprimait dans un meeting. Son agresseur lui a donné un coup de tête avant de le rouer de coup de poings, mais il n’a ensuite échappé que de justesse au lynchage et c’est lui qui est en soins intensifs.

Le Parti pour la paix et la démocratie appelle au boycott de ce référendum, estimant que rien n’y répond aux problèmes des Kurdes.

 

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